Sunday, October 14, 2018

La Société internationale des médiévistes (French and English CFP, English Follows)


La Société internationale des médiévistes (IMS-Paris) vous fait part de son
appel à communications (échéance le *30 novembre 2018*) pour son symposium
annuel qui se tiendra du 8 au 10 juillet 2019 sur le thème Time/Les
temps au moyen âge.

Nous joignons l'appel à communications ci-dessous. Vous y trouverez
également à l'intention des doctorants une description du Prix de
l'IMS-Paris.

Cordialement,

Les organisateurs du symposium IMS-Paris



*Time/ Le temps*

*Symposium of the International Medieval Society, Paris*

Paris, 8–10 July /juillet 2019



*Appel à Communications :*

« Qu’est-ce donc que le temps » demandait saint Augustin. « Qui pourra,
pour en parler convenablement, le saisir même par la pensée ? Cependant
quel sujet plus connu, plus familier de nos conversations que le temps ? »

De l’estimation des dates historiques au calcul de la date de Pâques et à
l’élaboration du calendrier liturgique, les savants du Moyen Âge ont compté
le temps. Le mouvement des corps dans le ciel nocturne permettait aux
observateurs de calculer l’heure, de même que les instruments tels que le
cadran solaire, l’horloge à eau, la bougie et éventuellement l’horloge
mécanique. Architectes, sculpteurs, enlumineurs et artisans ont tous aspiré
à représenter visuellement le temps à travers différents media, et des
programmes iconographiques complexes ont employé les relations allégoriques
ou anagogiques afin d’entrecroiser les histoires. Les romanciers ont
expérimenté différentes manières de représenter le passage du temps et
d’organiser l’action narrative, tandis que les poètes lyriques ont employé
la répétition de motifs pour retourner le temps sur lui-même. Dans le
domaine de la notation musicale, les théoriciens du Bas Moyen Âge ont
développé différents procédés pour indiquer le rythme, phénomène dont
l’absence dans la notation des siècles précédents, comme dans le chant
monophonique en langue vernaculaire, a donné lieu à des débats parmi les
érudits modernes.

Pour le monachisme médiéval, le temps consistait en l’emboîtement de cycles
qui déterminaient la pratique quotidienne, mensuelle et annuelle en
établissant des associations concrètes entre temps et types de travail,
lecture, et repas. En cela, le temps ne correspondait pas seulement à –
mais était le moyen d’ – un monde matériel qui pouvait être transcendé par
la contemplation. Les réflexions des philosophes et théologiens, de leur
côté, portaient sur les points d’articulation entre les différentes
temporalités : le temps linéaire et fini de la vie humaine, le temps
cyclique de la liturgie et le temps eschatologique du Salut.

Aujourd’hui, les historiens se demandent, avec Jacques Le Goff : « Faut-il
vraiment découper l’histoire en tranches ? », et interrogent tant les
marqueurs traditionnels des périodes historiques qui séparent l’Antiquité
du Moyen Âge et le Moyen Âge de la Renaissance, que les effets de cette
périodisation sur la manière de penser l’objet historique.

Dès lors, comment faire avancer la réflexion sur la durée, l’événement, le
moment ? Comment réfléchir à l’expérience de la dilatation du temps ou de
sa profondeur ?

Pour la 16e édition de son colloque annuel, l’International Medieval
Society Paris lance un appel à contribution sur tous les aspects du temps
au Moyen Âge. Les propositions pourront traiter de l’expérience ou de
l’exploitation du temps, de son calcul et de sa mesure, de son inscription,
sa théorisation, ou de la question de savoir comment, pourquoi ou s’il faut
délimiter le « Moyen Âge ». Les communications portant sur un matériel
historique ou culturel de la France médiévale ou de la Gaule dans
l’Antiquité tardive, ou sur des textes en Français ou en Occitan médiéval,
sont particulièrement encouragés, mais les propositions convaincantes
portant sur d’autres matières seront bien sûr aussi prises en compte.

Le colloque annuel de l’International Medieval Society Paris est une
rencontre internationale et bilingue, rassemblant professeurs, chercheurs
et doctorants. Les propositions pourront être en français ou en anglais, et
toucher des domaines d’expertises aussi divers que l’histoire de l’art, la
musicologie, l’étude des rituels et de la liturgie, l’histoire de la danse,
la littérature, la philosophie, l’anthropologie, l’histoire, l’histoire des
sciences et techniques, ou encore l’archéologie.

Un résumé de 300 mots maximum (en français ou en anglais) pour une
communication de 20 minutes, accompagné d’un CV, pourra être envoyé à
communications.ims.paris@gmail.com avant le 30 novembre 2018. Les résumés
seront d’abord expertisés de manière anonyme avant la sélection finale ;
ils devront donner une idée claire du sujet abordé et de l’argumentation
développée pour la communication. La sélection des papiers sera connue par
retour de mail dans le courant du mois de janvier 2019.

*IMS-Paris Prix pour doctorants*

La Société Internationale des Médiévistes propose un prix qui sera décerné
pour la meilleure proposition de communication de la part d'un(e)
doctorant(e). Le dossier de candidature qui sera envoyé à
communication.ims.paris@gmail.com avant le 30 novembre 2018 comprendra :

1) la proposition de communication,

2) une esquisse du projet de recherche actuel (thèse de doctorat),

3) les noms et coordonnées de deux références universitaires.

Le lauréat sera choisi par le bureau de l'IMS-Paris et un comité de membres
honoraires ; il en sera informé dès l’acceptation de sa proposition. Une
prime de 150 € pour défrayer une partie des coûts d’hébergement et de
transport à Paris depuis la France (350 € depuis l’étranger) lui sera
versée lors du Congrès.



*****






*Time/ Le temps*

*Symposium of the International Medieval Society, Paris*

Paris, 8–10 July /juillet 2019



*Call for Papers:*



“What is time?” asked St. Augustine. “Who can comprehend this even in
thought so as to articulate the answer in words? Yet what do we speak of,
in our familiar everyday conversation, more than of time?”

From the diverse reckoning of historical dates to the calculation of the
date of Easter and the elaboration of the liturgical calendar, medieval
scholars counted time. The movement of the bodies in the night sky allowed
medieval viewers to calculate the hour, and so did such instruments as the
sundial, the water clock, the candle clock, and eventually the mechanical
clock. Architects, sculptors, illuminators, and artisans strove to
represent time iconographically in different media, and complex programs of
images employed allegorical or anagogical relations in order to interweave
narratives. Narrative writers experimented with ways to represent the
passage of time and organize narrative action, while lyric poets used
patterned repetition to turn time back on itself. In the domain of musical
notation, late medieval theorists developed different ways of indicating
rhythm, a phenomenon whose absence from earlier notation, such as that of
vernacular monophony, has inspired debates among modern scholars.

In the medieval monastic context, time consisted of nested cycles that
determined daily, monthly, and annual practice by building concrete
associations between time and types of labor, reading, and eating. In this,
time not only corresponded to, but was a feature of, a material world that
could be transcended through contemplation. For their part, philosophers
and theologians reflected on the points of articulation between different
temporalities: the linear and finite time of human life, the cyclical time
of the liturgy, the eschatological time of Salvation.

Today, historians ask with Jacques Le Goff, “Must we chop up history into
slices?,” and some question the traditional period markers that separate
Antiquity from the Middle Ages and the Middle Ages from the Renaissance, as
well as the effects of that periodization for conceptualizing the
historical object.

How, therefore, can we best reflect on duration, on the event, on the
moment? How can we reflect on the experience of time’s dilation, or of its
depth?

For its 16th annual symposium, the International Medieval Society Paris
invites scholarly papers on any aspect of time in the Middle Ages. Papers
may deal with the experience or exploitation of time, its reckoning or
measuring, its inscription, its theorization, or the question of how or why
or whether we should demarcate the “Middle Ages.” Papers focusing on
historical or cultural material from medieval France or post-Roman Gaul, or
on texts written in medieval French or Occitan, are particularly
encouraged, but compelling papers on other material will also be considered.

The annual symposium of the International Medieval Society Paris is an
interdisciplinary, international, bilingual meeting of faculty,
researchers, and advanced graduate students. We welcome submissions in
French or English from art history, musicology, studies of ritual or
liturgy, history of dance, literature, linguistics, philosophy, theology,
anthropology, history, history of science and technology, or archaeology.

An abstract of no more than 300 words (in French or English) for a paper of
20 minutes should be sent, along with a CV, to communications.ims.paris@
gmail.com by 30 November 2018. Abstracts will receive a preliminary blind
review before the final selection and should give a clear idea of the topic
and anticipated argument of the paper. Presenters will be notified of their
selection in January 2019.

*IMS-Paris Graduate Student Prize*:

The IMS-Paris is pleased to offer one prize for the best paper proposal by
a graduate student. Applications should consist of:

1) a symposium paper abstract

2) an outline of a current research project (PhD dissertation research)

3) the names and contact information of two academic referees

The prize-winner will be selected by the board and a committee of honorary
members, and will be notified upon acceptance to the Symposium. An award of
350€ to support international travel/accommodation (within France, 150€)
will be paid at the symposium.

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